On m’a dit que, chaque nuit, la Cathédrale de Strasbourg va faire un tour du monde à fond la caisse.
Quand on dort, elle sort ses roues et pouf c’est parti, plus vite que les nues, les nimbes et les nouilles chinoises.
Elle trace d’Alsace, bourre à Hambourg, klaxonne à Bonn, crève à Genève, rétrograde à Belgrade, déboule à Kaboul, traverse la Perse, contourne Melbourne, glande dans les Andes, mais double un chameau à Chibougamau, puis elle dérape au Cap, arrive à Brive, fait le plein à St Julien et revient comme un couvercle se poser à sa place, sans que rien ne laisse paraître l’effarant circuit qu’elle clôt chaque matin.
Le jour, on la caresse, on la gravit, on lui dit la messe, on la numérise, on la canonise, on l’expertise, on lui rentre dedans mais elle reste coite.
C’est qu’elle sait que c’est ce soir, elle se surpassera, sous un autre numéro, une autre couleur, peu importe !
Pourvu qu’elle batte son record…